vendredi 26 février 2010

Le rocher de Montmartre - Joanne Harris

D'un simple claquement de doigts, Zozie de l'Alba sait exactement qui ment, qui a peur, qui trompe sa femme et qui a des soucis d'argent. A peine entrée au Rocher de Montmartre, cette chocolaterie étrangement fascinante malgré son aspect fané, elle flaire le mensonge. Annie, la fille de la propriétaire, ne laisse-t-elle pas derrière elle une vague traînée bleutée, comme des ailes de papillons ?
Mon avis:

Je découvre « Le rocher de Montmartre » roman merveilleux de Joanne Harris et suite de « Chocolat», grâce à un partenariat des éditions Points avec Blog-O-Book.


Pour les mordues de lecture comme moi, c’est toujours un plaisir d’ouvrir un nouveau livre, sans jamais savoir à quoi s’attendre. Est-ce que l’histoire va me happer dès les premières pages ? Vais-je m’attacher aux personnages ? Je me pose plein de questions et le plaisir de la découverte et de la nouveauté m’envahit. Très rarement, je découvre un roman qui de la première à la dernière ligne me captive, dont le chant des phrases danse à mes oreilles et que je me surprends à adorer sans retenue. D’autres lui trouveront peut-être des défauts ou s’ennuieront à sa lecture, pourtant « Le rocher de Montmartre » fait pour moi partie de ces romans d’exceptions qui enchantent, tout simplement.
Vianne Rocher vit avec ses filles Anouk et Rosette à Montmartre, village à l’intérieur d’une grande ville, où elle tient une chocolaterie. Bien décidée à effacer son passé et à se fondre dans la masse, elle dissimule ses dons et fait tout pour ne pas se faire remarquer. L’arrivée de Zozie de l’Alba dans leur vie, personnage énigmatique aux desseins cachés, va tout bouleverser.
L’histoire est racontée à tour de rôle du point de vue d’Anouk, de Zozie et de Vianne et se découpe en chapitres courts. La magie y est omniprésente, sous forme de signes dessinés du bout des doigts, de prières aux divinités Maya et Aztèques ou encore de rituels étranges.
Véritable hymne aux plaisirs des sens, cette lecture se savoure comme un chocolat chaud un soir d’hiver au fond de sa couette.
Pour terminer, quelques passages que j’ai choisi de vous faire partager:


« Ce n’est pas extraordinaire, ca, Nanou ? Extraordinaire et bouleversant, merveilleux et magnifique ? Ne veux-tu pas y contribuer ? Ne veux-tu pas découvrir le fil de ta propre destinée dans cet enchevêtrement absurde et lui donner forme - non pas par hasard mais par intention ? »


« C’est un tel plaisir d’acheter une boîte, d’hésiter sur sa forme - carrée, ronde, en cœur ? De choisir lentement ce que l’on va y mettre, de voir un à un chacun des chocolats se nicher dans les ondulations soyeuses du papier couleur de mûre, de laisser leur arôme caresser vos narines - ce cocktail de rhum brun, de crème, de caramel et de vanille, d’entendre le papier de riz soupirer au contact du couvercle, avant de choisir un emballage et d’y ajouter une jolie fleur ou un cœur de papier. »


« Je la dévisage, muette d’indignation. Est-ce par amour que le joueur de flûte vole les enfants ? Est-ce par un désir mal placé de ne plus être seul que le Grand Méchant Loup séduit le Petit Chaperon rouge ? Mais, petite imbécile, je suis la dévoreuse de cœurs, la peur de la mort, la vilaine sorcière. Je suis le plus sinistre de tous les contes de fées et tu oses avoir pitié de moi ? »

dimanche 14 février 2010

Créature de la nuit - Kate Thompson


« Je lui ai bien dit, à ma mère, que je ne voulais pas rester là-bas. Dès qu’elle ouvrait la bouche, je disais : « Je reste pas là-bas. Tu peux pas me forcer ».

Il va lui en faire baver à sa mère de l'emmener dans un trou aussi perdu. Soi-disant parce que les potes ont une mauvaise influence… Mais pourquoi là-bas ? Pourquoi dans une maison que l'ancien locataire a désertée du jour au lendemain ? Dans une bicoque en rase campagne où une petite fille a été assassinée bien des années plus tôt ? Quant à cette consigne idiote de laisser chaque soir un bol de lait et des biscuits pour une improbable petite fée… c'est du délire. Quoique…



Mon avis:


Je remercie chaleureusement Livraddict et les éditions Baam de m’avoir fait confiance pour ce premier partenariat. Etant particulièrement accro à la littérature jeunesse fantastique, je me suis précipitée sur cette opportunité.




La première chose à dire concernant cette histoire, c’est que contrairement à l’impression première que donnent la couverture et le résumé, le côté fantastique est quasiment inexistant. Ce qui peut être assez frustrant, non pas parce que l’histoire est mauvaise, mais parce qu’on attend un retournement de situation qui n’arrive pas. Je me suis néanmoins rapidement laissée embarquer par ce roman écrit à la première personne. Il se lit vite, le langage est familier et parfois même vulgaire, ce qui donne une touche d’authenticité pour une histoire racontée par un garçon de 14 ans à problèmes.
Difficile de prime abord de s’attacher à Robert, personnage type de l’ado perturbé, racaille par excellence. Egocentrique et colérique, il ne trouve d’intérêt que dans les virées avec ses potes, constituées de petits vols en tous genres et de défonces. Inutile de dire qu’à partir du moment où sa mère décide de déménager pour l’éloigner de ses mauvaises fréquentations, il n’aura plus qu’un seul but, retrouver son ancienne vie et ses repaires. Suite à une série de mésaventures, il devra travailler pour rembourser une dette, ce qui lui permettra pour la première fois de sa vie, de faire quelque chose de vraiment utile, de se sentir nécessaire. Et pour finir amènera une prise de conscience.
D’après moi, l’auteur a essayé par delà son histoire à transmettre un réel message, le danger de l’inaction chez les jeunes, qui amène dans certains cas à vouloir remplir ce vide par tous les moyens, même extrêmes.
En résumé, une histoire facile à lire qui peut convenir à de jeunes adolescents et qui contient une vrai morale.
Citation: « le truc génial quand on plane, c’est qu’on a pas à tuer le temps. Il passe tranquillement, bien doucement. Comme s’il se tuait lui-même. »

mardi 12 janvier 2010

Harry revu et corrigé - Mark Sarvas

Beverly Hills, Californie. En route pour le funérarium où doit avoir lieu la crémation de sa femme décédée brutalement, Harry, loser pétri de culpabilité, s'arrête dans un café improbable et commande un sandwich dont il ne veut pas mais qui l'inspire pourtant... Là, il est saisi d'un béguin irrésistible pour Molly, la serveuse. Conquérir le cœur de samener très loin, notamment :
- à s'employer par tous les moyens, et sans succès, au bonheur de la collègue de Molly, la revêche Lucille ;
- à lire Le Comte de Monte-Cristo ;
- à casser la figure à un type pour la première fois de sa vie ;
- à virer sa secrétaire ;
- à s'interroger sur l'amitié véritable ;
- à prendre un cours de boxe auprès de Max le podologue ;
- à rencontrer un certain Elliott...
Dans une tentative échevelée pour reprendre les rênes de son existence, il cherche à accomplir de bonnes actions mais sème le doute, la confusion et le chaos tout autour de lui. En dernière minute, il renoncera même à l'amour de Molly pour jeter un regard lucide et réconcilié sur le grand amour de sa vie, Anna, sa femme désormais disparue. Son voyage émotionnel lui aura enfin révélé sa personnalité, dans une version légèrement revue et corrigée...

Mon avis :

Je tiens tout d’abord à remercier BOB et les éditions du Nil de m’avoir fait confiance pour ce premier partenariat auquel je suis ravie de pouvoir participer.
La première chose qui m’a attiré dans cette lecture, mis à part le résumé et la couverture attrayante, c’est la condition de bloggeur de l’auteur. Mark Sarvas s’est fait connaitre grâce à son blog, ce qui le rend quelque part plus humain et proche de tout un chacun que l’auteur lambda.
Il a réussi à l’âge de 40 ans à faire publier son premier roman, une belle prouesse à mes yeux.
Harry, le héros tout à fait atypique et pourtant tellement humain de cette histoire, vient de perdre sa femme Anna. Face à ce deuil qui le touche il va avoir des idées et des réactions qu’il ne parvient pas vraiment à s’expliquer. Là où devrait se trouver le chagrin, il n’y a qu’un grand vide qui lui fait penser que quelque chose s’est cassé en lui. Il va, au départ pour impressionner une femme, mais ensuite pour je pense se prouver quelque chose à lui-même, être amené à faire toutes sortes de choses plus abracadabrantes les unes que les autres en se donnant l’illusion qu’il devient quelqu’un d’autre, quelqu’un de meilleur, de plus courageux et intéressant.
J’ai été particulièrement touchée par la culpabilité qu’il ressent face à son absence de tristesse, le vide émotionnel et l’impression de ne pas être comme les autres car j’ai la même réaction quand je perds un proche. Au départ le choc qui anesthésie et ensuite seulement vient le chagrin mais en attendant j’ai énormément culpabilisé de ne pas pouvoir exprimer ma tristesse.
Harry est tantôt touchant tantôt franchement agaçant et même parfois pathétique. J’avoue que j’ai eu du mal au début à rentrer dans l’histoire, il m’a fallu une petite centaine de pages pour pouvoir ressentir de l’empathie pour le héros et m’intéresser à ses frasques. Mais ensuite, je l’ai vu évoluer, admettre ses erreurs et sincèrement se repentir pour enfin comprendre que la seule façon de s’en sortir est de rester soi-même, de reconnaitre ses torts et tout simplement de faire de son mieux pour aller de l’avant.
C’est un roman très bien écrit qui se situe plus dans l’introspection que dans l’action. Les personnages qui gravitent autour du principal protagoniste sont tous émouvants dans leurs défauts et leur vulnérabilité. Le monde intérieur de Harry (qu’il surnomme lui-même Harryland) est criant de réalisme même si parfois un peu pesant. Une lecture que je conseille vivement.
Pour terminer, une citation qui m’a particulièrement marquée: « Savoir ce que vous voulez faire, ca ne suffit pas; il faut aussi savoir pourquoi vous voulez le faire. »

Pour un autre avis, voici la critique de Melo.

jeudi 31 décembre 2009

2010, l'année des métamorphoses ?






Ca y est ! nous rentrons dans une nouvelle décennie qui j'espère amènera plein de positif dans nos vies personnelles et d'une manière plus globale pour notre bonne vieille planète. L'heure est donc venue pour les bonnes résolutions...




Je ne sais pas vous, mais j'ai énormément de mal à tenir les promesses que je me fais à moi-même. Je ne suis pas encore parvenue à déterminer si c'était par manque de volonté ou parce qu'à vouloir trop en faire, je me décourage à chaque fois. Pour cette nouvelle décennie, j'ai décidé de ne pas voir trop grand mais plutôt de tabler sur la durée. Donc comme disaient mes aïeux italiens : "chi va piano, va sano e va lontano" ce qui signifie littéralement "qui va doucement, va sainement et va loin".



Mes bonnes résolutions 2010 :

1) Avoir la volonté et le courage pour mener à bien tous mes projets à venir.

No comment.

2) Passer (enfin) ma pratique pour obtenir mon permis de conduire.

Je n'aime pas conduire, je n'y peux rien c'est viscéral. Dès que je suis derrière le volant mon cerveau part en vacances et je suis à tout sauf à ce que je fais, c'est à dire conduire, ce qui fait de moi un vrai dangé public. Donc me direz-vous, pourquoi le passer?
Pour deux raisons, d'abord pour me prouver que j'en suis capable et ensuite parce que même si je compte l'oublier dans un coin une fois obtenu, je sais qu'en cas d'urgence ou d'imprévu je pourrais toujours compter dessus.





3) Trouver un emploi.

Grâce à ma toute nouvelle positive attitude 2010 !





4) Le terme honni... Régiiime !

A moi les produits lights inconsistants et le sport, mondieuquejedétesteca !!!



5) Être heureuse...

C'est pas trop demander, dites?


BONNE PROCHAINE DECENNIE A TOUS !